Epiphanie d’août
Ce merle sur un soufflé de joie
qui tente sa chance dans l’univers
ce seuil de silence dans le jardin…
nous nous attardons parmi les fleurs des soucis, leur essence
attendons que la lune se lève dans notre sang
disons – voici le souvenir, voici l’oubli
ce lieu où la lumière pénètre la tristesse
et le poids de la transgression
l’une contre l’autre
se dissout dans une poignée d’air
ce vent orphique au goût sec du mois d’août
qui effleure notre peau, nous émeut
– au cœur du cumulus
nous lisons le passage de l’amour
– ce dialogue se déployant
entre la nature et le mythe
duvet de chardon à la dérive en quête du silence de la terre
comme porteur de pensée pure –
étreinte de papillons
que le destin chorégraphie
soulevant le cours de la poussière…
ce travail estival nous le nommons nôtre
avec des mots surgis du feu
comme coquelicots aux yeux de fou ou scabieuses desséchées de soleil
ce discours du temps et de l’espace
qui nous mène au plus près du signe de Thanatos
luisant – là dans le sous-bois
cette ombre que vise l’oiseau dans son vol.