Poésie : Colette Gibelin
29 septembre 2007
Et nous voici,
encore une fois,
jetés dans les vendanges et bousculés d’azur,
célébrant la beauté du monde
Nous voici menacés,
dissous, désarmés,
ivres de soleils imparfaits
Iles folles de la nuit,
Iles éclatées
Nous scintillons dans nos défaites
de toute l’insolence de vivre
Quelles sources en marche
Quel acharnement ?
Mains nues,
abandonnées aux drames, aux blessures,
aux caresses,
j’aime la vie jusqu’au désespoir
Terre insensée,
nous t’invoquons, royale
Et nous voici dans ta poussière,
investis, effrités,
clamant encore la joie d’être mortels
*
Automne admirable et trompeur
Fête folle des couleurs
Comme si la terre était pétrie de joie et d’or
Les oiseaux s’en vont vers ailleurs
Ils ont bien tort
Le monde est superbe et fragile
Cette beauté qui s’éparpille
me fait un peu peur
Le ciel est un palais de mille fleurs
Il faut aimer chaque seconde
Vivre est miracle provisoire
emporté par le vent