Poèmes
1er février 2006
L’aubeles flammes de l’aubepar brassées de fleurslancées sur le bûcher de la nuitune croix de cendre sur le front du jourles perles de rosée à l’infini roulenttout tremble, tout bruit, à peinec’est l’heure des jardinsenclos derrière leurs portes rouilléeselles couinent apprivoisées comme les bêtesune fumée monte par bouffées de plaisirc’est le songe de l’arbre qui brûlec’est le chant du vergerles papillons se posent sur les lèvres des fleurset la lumière s’agenouille sur l’herbe
SOLEIL LEVANT
Couchant plus somptueux que l’auroresommeil plus langoureux que l’éveilmais la première étincellequi fait prendre le feu du jourcomment ne pas la choyertelle une divinité ?
Matin
en guirlandes d’églantinesen sanglots de sourceélu de l’aubeva cueillir la roséedéranger le grand sommeil des fougèreset l’air te sera doux comme une grande aile
SOIRS D’ÉTE
Délicatesse de soiedes soirs d’étéces amples papillons de nuitdépliant leurs ailessur la lumière du jourLe souffle est en suspensaux lèvres des secrets
Cachée derrière un chêneLa lune est dans le préLoup blanc grimpant au cielPour faire sa ronde autour des bois
Contemple la nuitqui s’élève en voile de soie noirecousue avec la pointe d’argent des étoilespour recevoir la luneau jardin d’étincelles.Elle s’endort d’un sommeil enfantinsa joue blanche posée sur l’étoffe fine.
LE FENOUL L’ÉTÉ
ICI
Ici je fais provision de l’essentielde silencedu chant de la terremodulé par les grillonsd’espace vibrant d’ailes d’oiseauxde lumièreposée sur l’herbe comme un fruit d’oret de poèmes pour étoiler les nuits
Rien queLe frisson des arbres et de l’herbeDans l’étreinte du ventL’immensité du cielLe lys blanc de la lumièreLe cri bref de l’invisible oiseauRien queLa première étoile de l’enfanceEt le visage de la luneAttentive au berceau de la nuit.