Michel Ménaché
22 septembre 2014
Istanbul : Kilim des sept collines. Textes de Michel Ménaché. Photographies de Josette Vial. Genouilleux : La passe du vent, 2014.
« A l’origine de ce livre, la transmission brisée... »
Cet ouvrage original rassemble des lettres imaginaires du grand-père de Michel Ménaché à son petit-fils, dans lesquelles ce dernier le fait revivre à travers son histoire et les lieux dans lesquels sa vie se déroula. « Je veux t’offrir Constantinople... » En résidence en 2012 à Istanbul, Michel Ménaché rechercha les traces d’une « vie dévastée » dans les « labyrinthes des vieux quartiers autrefois habités par les judéo-espagnols de Constantinople » et écrivit les poèmes que l’on peut lire en regard des photographies de Josette Vial.
Par brassées de senteurs
les couleurs d’Anatolie
s’offrent aux mains
qui se tendent
Istanbul est une ville-jardin
ouverte aux étals de la rue
Ce livre est également émaillé de citations d’auteurs chers à Michel Ménaché, qui rencontra à Istanbul des écrivains turcs. A l’étau qui s’est refermé sur ses grands-parents, arrêtés à Lyon puis déportés et assassinés en juin et juillet 1944, l’auteur oppose l’ouvert et la rencontre, comme en témoigne la photographie choisie pour la couverture, qui montre, sur un bateau sans doute, une main tendue et un regard tourné vers un vol de mouettes.
La nostalgie se répand
en bouquets de larmes
en poèmes de plumes
Le poème de plumes toutefois fait ressurgir le passé pour l’avenir.