Martine Callu, poème
24 septembre 2020
La pluie qui demeure
tu ne gagneras rien à savoir
les gagnants
le cercle les retient
leurs ongles poussés à vif la terre dessus
tu as perdu
quoi
l’origine
elle est dans le vent qui te sème
la pluie qui demeure
l’horizon un feu de paille pour les animaux des abattoirs
que peux tu faire
tu es de l’ordre du baptême
tu es de cette dignité
quoiqu’en dise l’abstraction signifiante
quoiqu’en dise celui qui sait
cette bénédiction tu l’as reçue
ne sachant rien
elle t’engage par ta faiblesse
le chemin t’effraie
tu n’es pas plus juste que le peuplier qui plie
que la haie qui flanche
que le gardon qui frétille
au bout du fil il y a un hameçon
et la douleur tenancière
toi l’ouvrier des abattoirs abattu toi même
de guingois tenant
encore
face
à la douleur