Les poèmes de jeunesse de Paul Celan, à Czernowitz (1938-1941) présentés par Marc Sagnol
24 septembre 2020
Avant d’être Paul Celan, le poète que nous connaissons et dont nous célébrons cette année les cent ans de la naissance, le jeune Paul Antschel, était un élève et étudiant doué de Czernowitz, en Bucovine, entouré de jeunes filles qui l’admiraient et auxquelles il récitait, dans le Volksgarten (jardin municipal), des poèmes de Rilke et de Trakl ou d’autres auteurs allemands, ou encore de Verlaine. [1] Czernowitz était une ville officiellement roumaine, nommée Cernauţi, rattachée au royaume de Roumanie depuis le traité de Saint-Germain en 1920, mais dont la population était restée très majoritairement de langue allemande, étrange paradoxe quand on pense que c’était la capitale provinciale la plus éloignée de Vienne à l’intérieur de l’ancien empire d’Autriche-Hongrie.
Nonobstant les nombreuses relations féminines qu’avait le jeune Paul Antschel, c’est sa mère, Friederike Schrager, qui est le plus présente dans ses premiers poèmes, et qui, après qu’elle aura été déportée en 1942, le restera en filigrane jusqu’à la fin, dans toute son œuvre. Le premier poème connu de Celan, « Aucun tâtonnement désancré » (« Kein ankerloses Tasten ») date de 1938, il est consacré à sa mère et lui a été offert comme cadeau pour la fête des mères, il avait donc dix-sept ans. Il a été publié, comme tous les poèmes que nous présentons dans cet article, dans le volume posthume Das Frühwerk [2], édité par Barbara Wiedemann en 1989 et repris en 2005 dans l’édition de l’œuvre poétique complet, Die Gedichte.
Aucun tâtonnement désancré (« Kein ankerloses Tasten »)
Aucun tâtonnement désancré ne gêne ta main,
Et la nostalgie dispersée dans la nuit porte la détresse
Des prières, mains jointes, tremblant devant le rouge carmin
De tes traits, obscurément tendus dans la tristesse.
Tes soupirs hésitants retiennent ton visage sur
La pente de leur élévation en forme de sarments ;
Et aux soupirs consternés il offre doucement
Une sollicitude mécheuse devant les rêves d’azur.
Ils s’échappent pourtant de leur radieux répit
Et le pourpre souvent les entoure d’un habit
De voyage et d’errance, d’océan sans grève.
Tu ne rattraperas celui qui fuit la trêve,
Là où sont les fourrés et l’essaim, abrupts et sublimes –
Car tu es le repos, mère, lueur dans l’abîme. [3]
Czernowitz, mai 1938 (pour la fête des mères)
C’est bien évidemment, ici, le dernier vers qui contient le message central du poème, « Car tu es le repos, mère, lueur dans l’abîme », et qui montre l’attachement très particulier qu’il avait pour sa mère, considérée comme un phare qui lui éclairait la route. On peut relier ce poème, par sa thématique, à celui qu’il lui enverra un an plus tard, pour la fête des mères également, en 1939. Il était alors à Tours, pour une année d’études à l’université, et lui a donc envoyé ce poème par la poste, comme on peut le supposer.
La mère nous guérit, de très près, en silence,
Caresses de ses doigts si tendres dans le soir… [4]
Dans le recueil de poèmes Das Frühwerk (l’œuvre de jeunesse), on trouve deux autres poèmes datés d’avant la guerre et écrits à Czernowitz. Il s’agit de « Même la solitude » et de « Plainte ». Ces poèmes laissent déjà apparaître une forte mélancolie et un sentiment du tragique, qui vont le prédisposer à ressentir profondément et à exprimer plus tard les événements qu’il va vivre pendant la guerre. Dans « Même la solitude », il évoque déjà des « cruches de cendre », celles que l’on retrouvera plus tard dans le « sable des urnes ».
Même la solitude (« Auch das Alleinsein »)
Même la solitude ne suffit pas pour des pleurs
Puisque mille feuilles viennent vers toi pour, calmement,
Démêler leur douce nostalgie, ruisselante dans la torpeur…
(…)
Des papillons de nuit ont mis des trains de verre
En branle, les confiant à la fatalité,
Qui ne connaissait ni cruches de cendre, ni tessons de bouteilles. (…) [5]
1938
Plainte (« Klage »)
(...)
Et comme ton souffle serait resté lumineux...
Et maintenant tu joues un jeu sourd, silencieux...
Oh, comme nos rêves sont partis en fumée !
Enfant, comment est tombée ton errance ! Tombée, brisée... [6]
1938
En 1938, le jeune Paul Antschel se rend donc en France, pour un an, suivre des cours de médecine à l’Université de Tours. De ce séjour, il reste quelques poèmes, tout d’abord des impressions de voyage, sous le titre de « Paysage » – un titre repris à un poème comparable de Rilke dans les Nouveaux poèmes [7] –, où il décrit ce qu’il voit de la fenêtre du train, principalement des landes et des forêts de sapins, bordées par une chaîne de montagnes. C’est exactement le paysage que l’on voit sur la route de Czernowitz à Lvov, le paysage typique de la Galicie et de la Bucovine, que décrivait déjà, au XIXème siècle, l’écrivain Karl Emil Franzos dans son célèbre article « De Vienne à Czernowitz » [8].
Paysage (« Landschaft »)
Il y a un tronc de bouleau tortu :
Craie blanche tordue.
A gauche trois nuages. Une crête.
Et la lande, la lande, qui ne s’arrête.
Puis une forêt, une forêt de pins, soudain.
Des blancs bouleaux. Et de nouveau des pins.
Tout là-haut des corbeaux. Ne vont-ils pas
Ecouter les étoiles approcher pas à pas ?
(…) [9]
1938, (Allemagne du nord, sur la route de la France ? Ou peut-être commencé dans le train, entre la Bucovine et la Galicie)
Pourtant, Celan écrit plus tard, à côté de ce poème : « Allemagne du nord ». Il est en effet passé par l’Allemagne pour se rendre en France (il est arrivé à Berlin, gare Anhalter Bahnhof, le 9-10 novembre 1938, le jour où les synagogues brûlaient, il en parlera dans « La Contrescarpe », bien plus tard). À la fin du poème, il évoque certes des moulins, qui font penser aux Pays-Bas ou à l’Allemagne du nord, mais à l’exception de cette strophe, je suis tenté de penser qu’il a commencé à écrire le poème entre la Bucovine (à l’époque en Roumanie) et la Galicie (à l’époque en Pologne), au début de son voyage.
Un autre poème est daté de ce séjour, c’est celui qui porte le titre « Souhait » (« Wunsch »), écrit non à Tours mais à Grammont, en Belgique, probablement à son retour de Londres, où il était allé voir une tante :
Souhait (« Wunsch »)
Des racines se tordent :
Là-dessous
Il y a peut-être une taupe...
Ou un gnome…
Ou seulement du limon
Et un filet d’eau argenté…
Il vaudrait mieux
Que ce fût du sang. [10]
Grammont (Belgique), le 7 mai 1939
Un seul poème est clairement identifiable comme étant écrit en France et inspiré par Tours, en 1939, c’est « Dans le parc », où il précise en marge qu’il s’agit du Jardin des Prébendes. Là aussi, il s’inspire de nombreux poèmes de Rilke consacrés à des parcs, que ce soit le Jardin du Luxembourg, le Jardin des Plantes ou d’autres. [11]
Dans le parc (« Im Park »)
La nuit. Et tout est là :
Le lac, les arbres, la barque ;
Les cercles dans l’eau…
Blanche
Une lueur traverse la prairie :
Une jeune fille
Qui se dépêche.
L’unique cygne passe.
(…) [12]
Tours, jardin des Prébendes, 6 juin 1939
Enfin, un poème de cette période est inspiré par son retour en Bucovine, en été 1939, juste avant le déclenchement de la guerre, il est intitulé « Retour ». Les quatre premiers vers font vraiment penser au Celan de la dernière période, en particulier au poème « Psaume », c’est le même style :
Retour (« Heimkehr »)
Qu’aucune
Voix dissimulée ne soit
Découverte.
Aucune.
Comment la vie, sinon,
Serait-elle agrandie devant moi
Et transfigurée ?
Pour les amis
– À la maison il n’y en aura aucun –
Un regard est déjà
Suffisant
Et pour la mère
Le signe qu’enverront peut-être mes asters. –
(…) [13]
1939, à son retour de Tours à Czernowitz
Rappelons ici, par comparaison, les trois premiers vers de « Psaume » :
Personne ne nous repétrira de terre et de limon,
Personne ne bénira notre poussière.
Personne. [14]
De la période de son retour à Czernowitz, juste avant la guerre proprement dite (qui n’a commencé en Bucovine qu’en 1940), on trouve un beau poème sur le marchand de sable, qui annonce l’inspiration et le style en trois ou quatre quatrains des poèmes du Carnet de Tabarest, [15] écrits en camp de travail, en Roumanie.
Le marchand de sable (« Der Sandmann »)
Silence : je viens comme le vent de la nuit
Vient quand il pleut des averses
Avec des pas très doux, sans bruit,
Vous amener dans le monde des rêves.
(…)
Êtes-vous, dans la journée, si solitaires ?
Ne vais-je pas revenir, revenir ?
Je sème le sommeil dans vos paupières…
Aucun souci ne pourra nous unir…
(….)
Si vous avez le vertige, je viens comme le vent de la nuit
Vient, quand il pleut des giboulées,
Avec des pas très doux, sans un bruit,
Vous ramener chez vous, sans vous importuner. [16]
Date inconnue. Ruth Kraft propose 1940.
De la même période date un poème en distiques, « Ton éclat », plus proche par son inspiration de Verlaine ou de Rimbaud (on pense irrésistiblement au rythme de « Ô saisons, ô châteaux ») :
Ton éclat (« Dein Schimmer »)
Ton éclat, ton éclat
Jamais, jamais ne s’approchera…
Ton silence, ton silence
Ruisselle des branches.
Si bien que des corbeaux, des corneilles
S’étonnent et surveillent.
Alors, en hâte, sans alarme,
Saisiront au vol des larmes.
(…) [17]
Date inconnue. Ruth Kraft propose 1940.
Puis vient une césure majeure, c’est la guerre proprement dite, c’est-à-dire l’opération Barbarossa de l’armée allemande, alliée aux armées roumaines et hongroises, et donc la réoccupation de la Bucovine par les troupes roumaines, mais cette fois d’une manière violente, agressive, vengeresse contre ceux qui ont soutenu l’occupation soviétique, et surtout appuyée par les redoutables Einsatzgruppen des SS, qui se chargent des opérations de ratissage, de ghettoïsation et d’extermination de la population juive. [18]
Paul Celan n’est pas un poète « politique », il fait rarement apparaître au premier plan de sa poésie un message, politique ou social. Pourtant, le contexte politique (ou militaire, en période de guerre) n’est jamais absent de son œuvre, et les soubresauts de la « grande histoire » se font sentir dans son écriture, qui est comme un sismographe de la situation dans laquelle il se trouve. Le poème intitulé « Solstice » fait immédiatement référence à la date du 22 juin 1941, lendemain du solstice d’été, début de l’attaque des armées allemandes et roumaines, et du retrait des troupes soviétiques. Quand Celan évoque la nuit qui fleurit, on se rappelle les poèmes de guerre d’Apollinaire, qui parlait d’« un bel obus semblable aux mimosas en fleurs », mais ici Celan ne se doute pas encore de la violence que prendra l’occupation dans sa ville. De même, son évocation de la lune décapitée fait penser au « Soleil cou coupé » de « Zone » d’Apollinaire.
Solstice (« Sonnenwende »)
Toute bleue, la nuit fleurit : pour qui ? pour qui ?
À l’est, que verrons-nous donc, ici ?
La haie avec sa couronne d’incandescence
A imposé aux armes d’entrer en danse.
La fille à qui j’ai ordonné de s’endormir
De son grand cœur s’en va férir.
La lune – qui l’a décapitée ? – observe, blême,
Comment mon âme puise à la fontaine.
(…)
À toi, là-bas, sous le menton je dessine
La blessure que je suis moi-même.
Si ma cendre ressemble à la tienne,
Ton Vrai Empire sera peut-être en gésine. [19]
1941
Les derniers vers sont énigmatiques. Quand il évoque le « Vrai Empire », avec deux majuscules (« Wahres Reich »), comment ne pas penser, même par dérision, au « Troisième Reich » qui prétendait venir s’installer jusqu’ici, à Czernowitz, et qui, pour Celan, est déjà associé à une blessure, à une cendre ? Cet Empire de Barberousse qui venait prendre le départ de son extension le jour du solstice, une date particulière du calendrier païen des nazis.
Deux autres poèmes de cette année 1941 mettent en scène directement la guerre et donnent la parole aux morts. Le premier s’intitule « le mort », ou « le macchabée », son inspiration fait penser à « Une charogne » de Baudelaire ou au « Dormeur du val » de Rimbaud. On voit passer les plantes et les fleurs qui marqueront Celan dans sa poésie ultérieure (les brins d’herbes, le pavot). Ce poème est écrit dans les distiques caractéristiques de son écriture de jeunesse, le rythme du chant populaire « doïna », qui rappellent ou plutôt annoncent « Proximité des tombes » et « Tremble » [20].
Le macchabée (« Der Tote »)
Son regard est fouetté par les astres
Leur épine est-elle cause de son désastre ?
Au point qu’il les empoigne, les pissenlits
Et que son cœur, à tous vents il l’aiguise,
Où les fourrés le retiennent et le chassent,
Et où la nuit vient se joindre au cadavre ?
(…) [21]
Date inconnue. Ruth Kraft propose 1940. Je pense plutôt 1941.
Le deuxième de juillet 1941, c’est « Murmure des morts ». À cette date, les Einsatzgruppen venaient de s’installer dans la ville et avaient pris leurs quartiers dans l’hôtel « Schwarzer Adler » (« L’aigle noir »), sur la place principale (Ringplatz) de Czernowitz. La première chose qu’ils firent fut d’arrêter tous les membres importants de la communauté juive et des professeurs et intellectuels juifs de la ville et d’exécuter sauvagement, dans une fosse, près du Prouth, trois mille d’entre eux. Dans ce poème, offert à son amie Tanja Adler, il parle au nom des morts, dans une sorte de prosopopée :
Murmure des morts (« Gemurmel der Toten »)
Pour Tanja
Les cavités de nos yeux sont claires,
Illuminées par les coléoptères.
Avec de l’argile, les cheveux en broussailles,
Nous construisons le monde, vaille que vaille.
(…)
Le bourreau avec son crochet
Décapite nos ombres dans le donjon.
Valets, ayez pitié, valets…
Pitié, ô, dragon. [22]
Czernowitz, juillet 1941
Dans un poème intitulé « Nocturne », le jeune Celan évoque de nouveau, à mi-mots, sous couvert d’un morceau de musique plutôt romantique, l’atmosphère des débuts de la guerre et de l’occupation, dans sa ville, et de la terreur qui s’y installe. Il semble ici s’adresser non pas à une personne en particulier, sa mère ou son amie, mais plus généralement à son peuple, dont il comprend qu’il est menacé dans son existence : « Tous les étangs sont remplis de ton sang » :
Nocturne (« Notturno »)
Ne dors pas, reste vigilant.
Les peupliers chantant au pas cadencé,
Viennent avec le peuple guerrier.
Tous les étangs sont remplis de ton sang.
(…)
Le monde est une bête en travail, pelée,
Qui dans le clair de lune s’est faufilée,
C’est le nom de Dieu qu’elle hurle, il me semble,
De froid et d’épouvante je tremble. [23]
1941
Les deux derniers vers sont caractéristiques de l’angoisse qui s’instaurait dans la ville à partir de 1941.
Un autre de ces poèmes de l’année 1941 évoque des fantômes dans une maison hantée, sans que des précisions soient données sur le sens exact à donner à ces spectres, mais on comprend bien que ce ne sont pas des personnages très sympathiques qui rodent dans les miroirs, dans l’obscurité.
L’heure des spectres (« Die Geisterstunde »)
Silence haletant. Le vent du sud se donne-t-il tant de souci ?
Viens, œillet, tu es ma couronne. Viens, la vie, fleuris.
Qui est dans le miroir ? Qui déambule ? Laisse la malice.
Qui écoute ton silence, qui voit comme tu es lisse ?
(…)
Tout pousse. Dans la maison illuminée volent des éclats.
Ils éventent nos âmes en chantant tout bas. [24]
1941
Pour terminer cette présentation de quelques poésies de jeunesse de Celan, écrites à Czernowitz, citons encore « Ténèbres », qui date probablement de 1941, où apparaît de nouveau l’urne funéraire, où il évoque aussi, à la fin, le retrait des troupes soviétiques (« l’est est en fumée après cette nuit ») et où le S du mot Sterben (la mort, le décès) prend, de manière prémonitoire, la forme du S des sections d’assaut :
Ténèbres (« Finsternis »)
Les urnes du silence sont vides
Dans les branches
S’accumule, noire,
La chaleur lourde des chants muets
Les pals des heures
Tâtent, insensibles, un temps étranger
(…)
L’est est en fumée après cette nuit
Seule la Mort [das Sterben, avec ce S en forme de rune]
Jaillit. [25]
(Ruth Kraft suggère le printemps 1941, je dirais plutôt l’été 1941, après l’arrivée des Einsatzgruppen à Czernowitz).
La poésie « bucovinienne » de Celan, qui commence par des poèmes d’inspiration rilkéenne envoyés à sa mère, puis des poèmes de voyage, empreints déjà de nostalgie, s’alourdit progressivement dans sa thématique au contact de la réalité qu’il commence à découvrir ou à pressentir à partir de 1940 (l’année russe) et surtout 1941 (l’occupation allemande). Ces poèmes de jeunesse, loin d’être des poèmes mineurs de Paul Antschel qu’il faudrait considérer comme antérieurs à la poésie du « véritable » Celan, permettent de mieux comprendre son écriture ultérieure et font donc partie intégrante du corpus de ses œuvres.
[1] Le témoignage le plus important sur le jeune Celan à Czernowitz est celui d’Edith Silbermann, Begegnung mit Paul Celan. Aix-la-Chapelle : Rimbaud-Verlag 1993, partiellement traduit dans Europe, janvier-février 2001, p. 6-29.
[2] Paul Celan, Das Frühwerk, éd. par Barbara Wiedemann. Francfort : Suhrkamp 1989.
[3] Paul Celan, Die Gedichte, kommentierte Gesamtausgabe, éd. par Barbara Wiedemann. Francfort : Suhrkamp 2005, réédition 2012, p. 371. À ce jour, les œuvres de jeunesse de Celan sont inédites en français. Toutes les traductions sont de l’auteur de l’article.
[4] Nous avons traduit et publié ce poème « La mère », ainsi que plusieurs autres du jeune Celan dans « Celan, les eaux du Boug », Les Temps modernes, n° 690, octobre 2016, p. 3-4. Comme nous nous concentrons ici sur des poèmes inédits en français, nous renvoyons le lecteur à cet article.
[5] Die Gedichte, op. cit., p. 372.
[6] Ibid., p. 372-373.
[7] Voir Rainer Maria Rilke, « Landschaft » dans Neue Gedichte, dans Werke in drei Bänden, t. 1. Leipzig : Insel, 1978, p. 504.
[8] Karl Emil Franzos, « Von Wien nach Czernowitz », dans Aus Halb-Asien, t. 2. Leipzig 1878, p. 205
[9] Paul Celan, Die Gedichte, p. 371.
[10] Ibid., p. 373.
[11] Voir par exemple Rilke « Die Parke » (les parcs), op. cit., p. 508 sqq.
[12] Celan, Die Gedichte, op. cit., p. 374.
[13] Ibid., p. 374.
[14] Paul Celan, La rose de personne, trad. par Martine Broda. Paris : Le Nouveau commerce 1979, p. 39.
[15] Voir notre article sur le Carnet de Tabarest, de Celan, à paraître dans Po&sie, novembre 2020
[16] Die Gedichte, p. 380.
[17] Ibid.
[18] Voir Marie Moutier-Bitan, Les champs de la shoah. L’extermination des Juifs en Union soviétique occupée, 1941-44. Paris : Passés composés, 2020, notamment (pour Czernowitz) p. 103-114 et p. 245-252.
[19] Celan, Die Gedichte, p. 392.
[20] Paul Celan, « Proximité des tombes », dans Der Sand aus den Urnen (Vienne 1947). Notre traduction dans Les Temps modernes, op. cit., p. 3. « Tremble », dans Pavot et mémoire, notre traduction, op. cit., p. 19.
[21] Die Gedichte, p. 381.
[22] Die Gedichte, p. 392-93. Tanja Adler était une amie de jeunesse, restée après la guerre à Czernowitz. Il a repris contact avec elle en 1962. Ce poème est traduit par François Matthieu dans Poèmes de Czernowitz, Laurence Teper 2008, p. 103 (ici notre traduction)
[23] Ibid., p. 393. Ce poème est traduit par François Matthieu dans « Ecrire, c’était vivre, survivre », Fario 2012, p. 53 (ici notre traduction).
[24] Ibid., p. 397. Ce poème est traduit par François Matthieu dans Poèmes de Czernowitz, Laurence Teper 2008, p. 102 (ici notre traduction).
[25] Ibid., p. 385-386.