Frédéric Le Dain, poèmes
28 septembre 2008
Qu’on se lève
Et que l’on dise
Le poème
Tout haut
Qu’on le murmure
Dans son cœur
Comme une prière
Qu’on l’offre
A ceux qui n’ont plus
De parole
A manger
*
Sous les visages
Ce qu’il y a
D’une vie
Qui se dit
*
Une pensée s’en va
Elle rejoint les oubliettes
Trou noir de l’esprit
Une pensée s’en vient
Pareille à une bougie
Dans la cave
*
Rythme des mots
*
Jolie terrasse
Avec vue sur tes yeux
Dans le brouillard
Des sentiments
Le cœur magnétique
D’un soleil d’hiver
*
Comme c’est précieux
Un poème
Dans le gouffre noir
Un chant d’oiseau
Au matin
Un chant de printemps
Dans l’église
Après l’hiver
Des angoisses
Le poème sera une boussole
*
Moines
Comme des chandelles
Posées dans la nuit
*
Dans l’aleph
Une parole manquante
Est un appel
A nommer l’être
L’aleph des mots
L’aleph des vies
L’aleph des jours
Première lettre
Premier amour
Premier jour
*
Dans la nuit de l’Ange
Tu attends un éclair
Une lumière un appel
Le poids du corps pèse sur la plume
Le corps est habité
Quelques ombres passent
Vont vers la fenêtre
Puis reviennent
Légèrement vêtues
Elles restent muettes
Comme ton plaisir
Dans la nuit de l’Ange
La fuite est cruelle
La fuite est réelle
Le poème titube
Un vieil homme ivre
Mais pourquoi pourquoi
Cet écart
Lâcheté parfois
Oui lâcheté
De la fuite
Le poème est une guerre
Que l’on se déclare à soi-même
Dans la nuit de l’Ange
*
Vers quel désir
Va ce corps
Ce palpitement du cœur
Quel langage va s’inscrire
Dans ce palpitement
Quels mots vont habiter
Ces passions diverses
Quels tourments vont
se dire
Au cœur du labyrinthe
du désir
Le poème balbutie
Un rythme au creux
Des lèvres nues
Le corps s’emballe
Dans la recherche du plaisir
Le corps en hâte
Cherche un coin de ciel bleu
Je ne sais ce qu’il fait
Montagne au cœur des mots
Le lit couvert d’émaux
Tend son désir précieux
Aux noces d’un instant
Dans la chaleur du corps
*
Le poème c’est le rythme
Danse avec ton poème
*
Dans le silence
D’un poème
J’ai entendu
Mon propre vide
Dans une parole
Du poème
Tu as entendu
L’air de la liberté
La tête explose
En feuilles mortes
Le cœur ne sait plus
Où est le nord
*