Francesca Y. Caroutch
30 septembre 2009
Francesca Y. Caroutch, Clameurs nomades. Paris : Editions du Cygne, 2009.
Dans ce recueil, chaque poème est fait de touches impressionnistes, souvent nominales, ou parfois à l’infinitif. Le poète puise au monde des mythes et des créatures imaginaires, qui rencontrent parfois l’image de l’instant :
« Musique des sphères
autour des pommes esseulées »
Ou bien :
« Féerique ce jardin nocturne
suspendu entre ciel et terre
dans une sérénité de fin du monde »
Le souvenir atteint cette précision de l’image :
« Une mansarde éclaboussée de bonheur
l’enfance : une échelle
contre l’immémorial cerisier
ployant sous les fruits de juillet »
Le mythe unit le souffle et l’image :
« Isis aussi qui dit
‘Je suis dans tes bras comme le vent
dans les roseaux’ »
Et ce vers : « Sceller ce joyau dans l’espace » paraît définir l’œuvre du poète, artisan de ce « cheminant immobile » - cette constellation de vignettes qui tend à fixer l’intensité de l’existence : « Tout existe si fort », écrit-elle.