Trees, Birds, River
Above the river, the tall trees,
grey with evening, are still :
yet in the water’s light,
more harsh, pure, than the fading sky’s,
their darker selves stir, sway.
A bird swoops, within the river
its other soars more swiftly to meet it :
they touch : for an instant
the glass shivers –
intact as they curve apart,
their flight opposing arcs,
fragments of a broken circle.
Gift of Venice
The gift of Venice : always to surprise
with the same present she makes you of her past,
each time wrapped anew in tissue of light,
the years’ breath held in iridescent glass.
As in a Fable
That evening wandering back we heard,
hidden in trees by the King’s Road,
a nightingale : it sang and sang
above the traffic ; then on the walk
beside the Thames we met a fox,
shadowing the shadow of the wall,
while in the glistening water geese
and swans at peace swam heedless on
as in a fable or a song.
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Arbres, oiseaux, fleuve
Au-dessus du fleuve, les hauts arbres,
gris au soir, sont immobiles :
pourtant, à la lumière de l’eau,
plus crue, pure, que le ciel qui s’efface,
leurs ombres plus obscures s’agitent, oscillent.
Un oiseau pique, plus vite dans le fleuve
son autre monte en flèche à sa rencontre :
ils se touchent : pour un instant
le verre éclate –
intact alors qu’en courbe ils se quittent,
leurs vols, arcs opposés,
fragments d’un cercle brisé.
Don de Venise
Le don de Venise : toujours vous surprendre
avec le même présent qu’elle fait de son passé,
de nouveau emballé en tissu de lumière,
le souffle des années, retenu en verre irisé.
Comme dans une fable
Ce soir-là, errant au retour, nous entendîmes,
caché dans les arbres près de King’s Road,
un rossignol : il chantait, il chantait
au-dessus des voitures ; puis sur la promenade
le long de la Tamise nous rencontrâmes un renard,
ombre qui rasait l’ombre du mur,
alors que, sur l’eau luisante, les oies
et les cygnes en paix nageaient insouciants
comme dans une fable, ou dans un chant.
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